14h. Je suis assis sur un banc en olivier, sur le perron de la maison de mon père, dans la vallée de la vésubie.
L'hiver est là. On voit la neige sur les sommets environnants.
Tout est calme, le vent souffle dans les oliviers et fait bruisser les feuilles du noisetier centenaire. Par moment j'entends les éclats de rire de Jules qui joue avec son grand-père dans le pré au-dessus. Le petit Arthur dort.
Rien n'a changé. Les mêmes odeurs, le même souffle de vent, les mêmes paysages qu'il y a 40 ans, quand c'était moi qui jouais dans le pré avec mon père
J'ai l'impression que la boucle est bouclée. Un peu envie d'arrêter aussi. De m'arrêter. Pourtant il reste encore tant de choses à accomplir. Il faut maintenant accompagner les enfants, les aider à grandir, à trouver leur place, à être heureux.
Il faut les préparer au moment où, dans 20, 30 ou 40 ans, Jules ou Arthur sera assis sur ce banc à regarder le noisetier se balancer et à penser la même chose.
Et là encore ce ne sera pas fini. Il faudra assurer son rôle de grand-père, d'arrière-grand-père, de souvenir.
La boucle est bouclée ? Non, elle ne fait que commencer.
Joël